(photo crédits: Abi Bach)
Récemment parmi les séries que l’on peut trouver sur Netflix une nouvelle catégorie se profile : la série anthologique, soit une histoire qui se développe en une saison auto-conclusive. Souvent ce type de séries se construisent a partir d’un événement historique important, de l’Histoire avec un grand H, pour développer des fictions, des histoires avec un petit h.
Ça a été le cas de Manhunt, sur Unabomber, ou encore sur le Procès à O.J. Simpson ou le meurtre de Versace. Je voudrais me concentrer sur Black Earth Rising, série qui se construit autour du génocide de 1994 au Rwanda.
La thématique choisie est assez délicate et pourtant les aspects sensibles ne sont pas évité, comme par exemple l’attitude du gouvernement français à l’époque, sensiblement compromis avec le gouvernement Hutu génocidaire, ou encore la problématique suivante et encore actuelle de la reconstruction et du pardon des Tutsis envers les Hutus rescapés. Il s’agit sans doute du point fort de cette production. Produite par BBC Two et Netflix, ça aurait été assez facile de s’arrêter sur les fautes française, tandis que l’hypocrisie des puissances internationales face à la reconstruction et à la prise du pouvoir assez peu démocratique de l’ex mouvement de libération militaire des Tutsi est bien soulignée.
Le souci de traiter des fautes de chacun est tel que parfois le spectateur a du mal à suivre l’intrigue. Le scénario se complique parfois inutilement en voulant montrer toutes les facettes du problème.
La série est quand même bien tournée, avec des choix esthétiques intéressants et judicieux, comme le fait de montrer des souvenirs du passé et du génocide avec un style de dessiné animé en noir et blanc assez onirique. Le thème introductif de la série est très bien réalisé et devient sa signature, dans la lignée de nombreux thèmes s’inscrivant à la suite de Game of Thrones). Le choix d’utiliser la chanson You want it darker de Leonard Cohen est cohérente avec le reste de la bande sonore de la série, d’une grande qualité musicale, et rappelle True Detective 2, avec Nevermind, toujours de Cohen, en bande sonore.
Le jeu n’est toutefois pas toujours à la hauteur de la série, et surtout le jeu de la protagoniste, un peu trop dans l’excès (trop de pleurs), ce qui semble être un choix du réalisateur, puisque souvent, comme pour souligner la délicatesse de la thématique choisie, les personnage vomissent. Au début cela peut être justifié, mais cet excès risque d’être contre-productif.
L’histoire enfin, malgré quelques faiblesses de scénario et quelques scène assez peu crédibles, tient debout et reste plaisante à suivre. La BBC est malgré tout une garantie de qualité dans les productions qu’elle propose.
Fabio Raffo